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La Russie empêche la Syrie d’utiliser les S-300 contre Israël. La Syrie se tourne vers la Chine et l

  • Bolson Flex
  • 29 nov. 2019
  • 5 min de lecture

On le voyait venir : depuis le regain des combats dans le sud d'Idlib, et depuis qu’à Lattaquié la Turquie continue à soutenir des milliers de terroristes islamistes d'origine chinoise, la Chine rognait son frein pour venir en aide à l'Etat syrien sur le plan militaire. Des sources russes ont affirmé samedi détenir des informations selon lesquelles des négociations seraient sur le point d'être menée entre Damas et Pékin pour la livraison des systèmes de défense antiaérienne HQ-9 chinois, lesquels systèmes devraient remplacer les S-300 syriens qui restent inactifs à la demande de la Russie [1], en dépit des raids israéliens. Cela veut dire qu’entre Tel-Aviv et Damas, Poutine a toujours préféré Tel-Aviv, car un tiers des Israéliens est d’origine judéo-russe.

Que la Chine s'engage aussi activement sur la scène militaire en Syrie, cela ne pourrait être sans rapport non plus avec cette route stratégique reliant l'Irak à la Méditerranée via la Syrie, route dans laquelle les Chinois veulent investir, en complémentarité avec leur "route de la soie". Mais les coopérations militaires Pékin-Damas pourraient ne pas en rester là si on y intègre également la Corée du Nord et ses intérêts pour la Syrie. À ce rythme le secteur balistique syrien tout comme sa Défense aérienne pourraient connaître de significatives révolutions d'ici quelques temps. La Russie n'y verrait sans doute aucun inconvénient puisque comme n'a cessé de le répéter cette semaine les autorités de Moscou, les USA, puissance d'occupation, devront quitter le territoire syrien et qu'Israël devra cesser ses frappes. Samedi, le vice-président chinois a abordé toutes ces questions avec ses interlocuteurs syriens.

Le vice-président chinois, Wang Qishan, a rencontré vendredi 22 novembre, une délégation du parti socialiste syrien "Baath", dirigée par Hilal al-Hilal, secrétaire général adjoint du parti au pouvoir.

Lors de cette rencontre, le vice-président chinois a affirmé :

"L’impérialisme a tenté de démembrer la Syrie. La victoire de la Syrie après toutes ces années montre la puissance et la grandeur de ce pays."

"La Chine et la Syrie sont deux pays avec une longue histoire et une civilisation splendide", a déclaré M. Wang, soulignant que les relations bilatérales connaissent maintenant un développement solide et stable depuis l'établissement des relations diplomatiques. "La Chine soutient fermement la Syrie dans la sauvegarde de sa souveraineté, de son indépendance et de son intégrité territoriale, en aidant le peuple syrien à décider de son avenir et en soutenant une solution politique à la question syrienne", a déclaré le vice-président. Il a souligné que l’amitié entre les peuples chinois et syrien résistait à l’épreuve du temps et que "la Chine est disposée à jouer un rôle positif dans la reconstruction économique et sociale de la Syrie en faisant progresser conjointement l’Initiative la Ceinture et Routes".

Wang a également exprimé l'espoir que les deux pays renforceront leurs échanges et leur coopération afin de promouvoir des relations sino-syriennes et les conduire dans une ère nouvelle. "Cette ère nouvelle'' signifie pour de nombreux analystes l'émergence d'une coalition militaire à l'heure où les États-Unis ont pleinement activé l'OTAN dans le nord de la Syrie et Israël dans le sud.

Al-Hilal a déclaré de son côté que la Syrie chérit l'amitié et le soutien de la Chine au fil des ans et espère que la Chine participera pleinement à la reconstruction de la Syrie après la guerre. "Le parti socialiste syrien, Baath, souhaite renforcer les liens mutuels avec le Parti communiste chinois, afin de promouvoir le développement constant et le progrès des relations entre les deux partis et les deux pays", a-t-il déclaré. Face à une Amérique qui a tout mobilisé pour chasser partout dans le monde sur le terrain chinois, les propos du responsable syrien devront sonner comme un avertissement. L'un des secteurs les plus prometteurs en Syrie reste celui de l'énergie que convoitent illégalement les Américains au mépris de la souveraineté syrienne et du droit international. Une implication plus approfondie de Pékin dans ce secteur n'irait donc pas sans l'appui militaire chinois à l'État syrien.

Damas et Pékin ont entamé des négociations portant sur l’achat des systèmes de défense antiaérienne chinois HQ-9 censés remplacer les S-300 russes qui jusqu’à présent, n’ont fait preuve d’aucune efficacité pour repousser les attaques israéliennes. Le HQ-9 est un système de défense à longue portée. Avec un rayon d'action de 200 km, chaque lanceur HQ-9 étend la zone d'anti-accès aérien de plus de 40.000 milles carrés, ce qui couvrirait à la fois le ciel libanais et une partie du ciel de la Méditerranée. La décision de remplacement aurait été prise avec le feu vert du Kremlin, selon des sources russes. La Chine s'apprête-elle à barricader le ciel syrien contre l'aviation israélienne, américaine et celle de l'OTAN. L'hypothèse est déjà évoquée. Surtout que Pékin ne saurait rester indifférent face à l'évolution de la situation à Idlib où résident des milliers de terroristes chinois armés et entraînés.

Pourquoi remplacer les S-300 russes ?

Depuis 2018, date à laquelle la Russie a livré ses S-300 à l'État syrien en représailles à la destruction par Israël de son IL-20 et la mort de près de 20 de ses meilleurs officiers, ces redoutables batteries de missiles n'ont jamais tiré, bien que le nombre de frappe israéliennes contre des cibles syriennes, que Tel-Aviv justifie au nom de sa guerre contre l'Iran, s'approche d'un millier. Dans le camp anti-US, on n'a jamais cessé de se poser la question suivante : pourquoi ce répit si systématiquement accordé à Israël?

Pour les connaisseurs des politiques russes, si la Russie a décidé de ne pas se servir de ses S-300 ou de ses S-400, c'est pour éviter que les USA ne se mêlent directement à la guerre et n'élargisse le front de combat. Pour d'autres les relations privilégiées de Tel-Aviv avec le Kremlin en serait la cause.

Selon Avia.Pro, site russe spécialisé dans l'aviation, la Syrie pourrait remplacer le système de défense antiaérien russe S-300 par le HQ-9 de fabrication chinoise. Pour le reste, cette décision cadre bien avec une autre mesure que Damas envisagerait, à savoir se doter des missiles Iskandar nord-coréens.

Toujours est-il que selon Avia.Pro qui cite des sources syriennes, "Damas a entamé des négociations avec Pékin concernant l'achat des systèmes de défense antiaériens chinois HQ-9 (selon d'autres sources, HQ-22) à la place du système russe S-300 qui n’a pas montré, jusqu'à présent, la moindre efficacité pour repousser les attaques israéliennes".

« Les mêmes sources ont ajouté que les négociations portaient actuellement sur la livraison gratuite de systèmes de défense antiaérien chinois à la Syrie», indique Avia.Pro. Avant d’ajouter : « Deux raisons poussent la Syrie à vouloir s’acquérir des systèmes de missile chinois HQ-9 : premièrement, l’armée syrienne n’a pas l’occasion d’utiliser les S-300, car ceux-ci sont contrôlés par l’armée russe et deuxièmement, Damas entend déployer les HQ-9 chinois à travers tout le pays, couvrant ainsi entièrement l'espace aérien au-dessus du territoire du pays ».

La Syrie n'a pas encore commenté cette nouvelle, mais il semble que ce remplacement a été décidé avec le feu vert du Kremlin. Certaines sources y voient surtout une "méthode" trop russe pour piéger Israël dont les liens avec Moscou sont de plus en plus tendus.

Surtout que la presse israélienne, depuis que les États-Unis ont décidé de déployer leurs F-35 en territoires occupés, ne cesse de remettre ne cause l'efficacité des batteries de missiles S-300 et S-400. Au cours de la dernière frappe israélienne du 20 novembre, la presse sioniste va même jusqu'à prétendre qu'Israël "aurait brouillé les systèmes de défense antiaériens russe Pantsir".

Cet épisode nous rappelle celui des missiles français EXOCET vendus à l'Irak. Alors qu'ils avaient fait merveille dans la guerre des Malouines, ils ont été désactivés depuis Paris (alors qu'ils étaient aux mains des Irakiens) pour ne pas faire de mal aux agresseurs anglo-américains qui attaquaient l'Irak. Comme quoi, il ne sert à rien de dépenser des fortunes en achetant des armes dont n'a pas la maîtrise.

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