Barack Obama est de retour dans l'arène politique
- Bolson Flex
- 19 oct. 2017
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Depuis qu'il a quitté la Maison Blanche, il est resté discret, se gardant de critiquer frontalement Donald Trump: Barack Obama remet pour la première fois le pied dans l'arène politique américaine jeudi.
L'ancien président démocrate est attendu à deux réunions de campagne, la première dans le New Jersey, à côté de New York, la seconde 500 kilomètres plus au sud, en Virginie. A Newark comme à Richmond, M. Obama, 56 ans, apportera son soutien au candidat de son parti au poste de gouverneur. Il n'a apparemment rien perdu de sa popularité auprès des démocrates: plus de six heures avant son arrivée à Richmond, des supporteurs faisaient déjà la queue pour être certains de rentrer. Les deux scrutins se dérouleront le 7 novembre, un an après le coup de tonnerre mondial qu'a représenté la victoire de Donald Trump à la présidentielle du 8 novembre 2016. Mais l'importance de ces rendez-vous tient surtout à leur rareté: les Américains sont peu consultés avant les échéances électorales de mi-mandat, en 2018.
"Il y a seulement deux grosses élections cette année (aux Etats-Unis), pour le poste de gouverneur du New Jersey et celui de Virginie", explique à l'AFP le professeur de sciences politiques Larry Sabato. "Tout l'enjeu est de décrocher une position avantageuse dans la perspective des élections de mi-mandat", souligne-t-il. On ignore ce que va dire Barack Obama, dont le bilan de huit ans à la Maison Blanche fait l'objet d'une entreprise de démolition par son successeur. Depuis qu'il a quitté ses fonctions le 20 janvier, le premier président noir des Etats-Unis s'est tenu à l'écart du débat politique, fidèle à une tradition de réserve observée par ses prédécesseurs.
Silence rarement brisé
Après s'être offert trois mois de vacances, M. Obama s'est attelé à la rédaction de ses mémoires, n'a que peu parlé en public et n'a donné pratiquement aucune interview. Les quelques fois où il a estimé devoir briser ce silence, il l'a fait sur des sujets d'importance nationale, comme l'immigration, la couverture santé ou la lutte pour le climat. Mais en retrouvant jeudi une ambiance de meeting face à des militants, le 44e président américain pourrait être tenté de planter quelques banderilles dans l'échine de Donald Trump, qui lui ne se prive pas d'éreinter M. Obama.

Dans le New Jersey, le poste de gouverneur semble promis au démocrate Philip Murphy, qui succéderait à l'impopulaire républicain Chris Christie. "Les démocrates ont devant eux une autoroute pour remporter le New Jersey, donc seule la Virginie fait l'objet d'une lutte disputée", confirme Larry Sabato, qui enseigne à l'université de Virginie.
Scrutin test
"Si le Grand Old Party perd en Virginie, Trump sera largement tenu pour responsable", analyse M. Sabato. En revanche, "si les républicains remportent le poste de gouverneur, alors Trump ne sera pas vu comme un boulet pour le parti en 2018". A Richmond, ancienne capitale des Etats confédérés et actuelle capitale de la Virginie, seul Etat du Sud historique remporté par Hillary Clinton en 2016, M. Obama soutiendra jeudi soir le candidat démocrate Ralph Northam.
Portant un T-shirt arborant le portrait de son "héros", Lucas Anderton, étudiant venu de Washington, faisait la queue jeudi en se remémorant la victoire de Barack Obama, quand il n'avait que neuf ans. "Sous Hillary Clinton, une partie du socle démocrate bâti par Obama s'est effondré, j'espère que le retour d'Obama permettra de regagner ce qu'on a perdu", dit-il. Le candidat, un ancien médecin militaire, était crédité mercredi par un sondage Quinnipiac d'une légère avance dans la course l'opposant au républicain Ed Gillespie.
Bien conscient de l'importance de ce scrutin dans sa stratégie de conserver sa majorité au Congrès, le président Trump a lourdement accusé Ralph Northam de lutter pour un gang de criminels hispaniques en soutenant des villes offrant un sanctuaire aux clandestins.
Quant à Ed Gillespie, un ancien conseiller de George W. Bush devenu un lobbyiste millionnaire, il a pour l'instant conservé une distance prudente avec l'imprévisible président républicain, qui lui a pourtant apporté son soutien officiel.
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